chapitre 04: l'entreprise


1.    Définition de l’entreprise économique :

Une entreprise est un groupement humain hiérarchisé qui met en œuvre des moyens intellectuels, physiques et financiers pour produire, former, distribuer les richesses conformément à des buts définis pour réaliser un profit.

En plus de réaliser un profit, l’entreprise peut poursuivre d’autres objectifs économiques et sociaux (ex : survie, pouvoir de domination, objectifs citoyens,..).

Sur un plan strictement économique, on peut dire que l’entreprise est une unité de production de biens et de services. Mais c’est aussi une unité de répartition de ces mêmes richesses :

Pour fabriquer des biens et des services, l’entreprise doit combiner différents facteurs de production ; les richesses créées – encore appelées "valeurs ajoutées" – servent par la suite à rémunérer l’ensemble des agents économiques ayant participé à l’activité de production de l’entreprise.

2.      les critères de classification des entreprises :

Il existe plusieurs critères de classification de ces entreprises. Les plus répandus sont :

     2.1.  Classification par le domaine d’intervention (ou  secteur) des entreprises, déterminé par leur activité principale) :

•Secteur primaire (agriculture au sens large, y compris sylviculture, pêche,…). On associe aussi à ce secteur les diverses activités minières en vue de l’extraction des produits du sous-sol.

•Secteur secondaire qui englobe principalement les industries manufacturières,  auxquelles on adjoint le secteur du BTP (bâtiments et travaux publics).

•Secteur tertiaire qui regroupe  tous les secteurs productifs de services financiers (banques et assurances) et non financiers (santé, éducation, transports, restauration, hôtellerie, commerce,…).

       2.2. Classification par le statut juridique   :

On distingue deux types juridiques différents

Les entreprises publiques  peuvent être définies comme  des entreprises dans le capital social appartient  à l’Etat dans sa totalité. Aussi, celui-ci concentre l’essentiel de la décision économique concernant ces entreprises : décision de nommer (ou de destituer) les dirigeants, orientations stratégiques, …

Les entreprises privées  sont celles dont le capital social appartient, à titre privatif, à une ou plusieurs personnes privées. De ce fait, ces entreprises jouissent de l’autonomie de décisions concernant les actions d’investissement, de production, de commercialisation, de financement, etc….     

 

Il existe, cependant, une large variété de sous-statuts juridiques des entreprises privées.  Le tableau synthétique suivant en  récapitule les principaux types :

 

 

 

 

               Type

 

 

 

 

                               Caractéristiques

 

 

Entreprise individuelle

Société de personnes

Société à responsabilité limité : SARL

Société de capitaux

Société en nom collectif : SNC

Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée : EURL

SARL :à plusieurs associés

Société anonyme : SA

                     Apporteurs de capitaux :

                                 -Nom

 

 

                                  -nombre

        -responsabilité à l’égard des dettes

 

 

-Entrepreneur individuel

 

1

-limitée sur les biens personnels du propriétaire

  

Associés (qui se connaissent)

Au moins 2

-illimitée et solidaire pour chaque associé

 

 

Associé

 

 

1

-limitée aux apports

 

 

 

Associés (qui se connaissent)

2 à 50

-limitée aux apports

 

 

Actionnaire

 

 

Au moins 7

-limitée aux apports

                        Capital :

-nom des titres possédés par les apporteurs des capitaux

                                -capital minimum

 

Aucun

  

aucun

 

Parts sociales

  

aucun

 

Parts sociales

 

 

 

 

Parts sociales

 

action

Droits des apporteurs de capitaux :

                                  -direction

 

            -cession des titres à des tiers (2)

 

Entrepreneur individuel

     _

  

Gérant(s) associé(s) ou tiers (2)

Avec l’accord de tous les autres associés

  

Gérant associé unique ou tiers (2)

Liberté totale

  

Gérant(s) associé(s)ou tiers

Avec l’accord de la majorité des associés représentant 3/4du capital

 

 

 

  

Conseil d’administration ou directoire Liberté de principe

Droit aux bénéfices

Revenu de l’entrepreneur  individuel

En fonction du nombre de parts possédées

En fonction du nombre d’actions détenues (dividendes)

Exercice du droit de vote dans les assemblées

         _

En principe à l’unanimité

          _

En principe à la majorité des voix

1 voix = 1 part

En principe à la majorité des voix des actionnaires présents ou présentés 1voix=1 action

 

         

2.3. Classification par la  taille (ou dimension économique) des entreprises.

Trois critères sont généralement utilisés pour la mesurer : le chiffre d’affaires de l’entreprise, son capital social et le nombre des salariés employés. L’application ces critères de mesure  conduit à distinguer les TPE, les petites entreprises PE, les PME et les grandes entreprises. Ainsi, la législation algérienne distingue :

La très petite entreprise (TPE) ou micro-entreprise,  définie comme une entreprise employant de 1 à 9 employés et réalisant un chiffre d'affaires annuel inférieur à 20millions de DA ou dont total du bilan n'excède pas10 millions de  DA.

La petite entreprise, définie comme une entreprise employant de 10 à 49 personnes. Son chiffre d'affaires annuel n'excède pas 200 millions DA et le total du bilan n'excède pas 100 millions DA.

La moyenne entreprise est une entreprise employant de 50 à 250 personnes, dont le chiffre d'affaires est compris entre 200 millions et 2 milliards DA et dont le total du bilan est compris entre 100 et 500 millions DA.

Enfin, la grande entreprise est celle dans la taille est telle qu’elle emploie plus de 250 personnes et qu’elle réalise un chiffre d’affaires annuel excédant les 2 milliards DA. Les grandes entreprises sont généralement constituées en groupes industriels réunissant la société-mère et un certain nombre de filiales.  

A titre de comparaison, il est utile de rappeler que, selon la définition de la Commission Européenne, les entreprises  sont classées comme suit :

•La Micro-entreprise, sous- catégorie des TPE, est  définie par un chiffre d'affaires annuel inférieur à 76.300 euros pour celles réalisant des opérations d'achat-vente et à 27.000 euros  pour les autres.

•La Très petite entreprise (TPE) est celle employant moins de 10 salariés, avec soit un chiffre d'affaires inférieur à 2 millions d'euros par an, soit un total bilan inférieur à 2 millions d'euros.

•La Petite entreprise (PE) emploie entre 10 et 49 salariés, avec soit un chiffre d'affaires inférieur à 10millions d'euros par an, soit un total bilan inférieur à 10 millions d'euros.

•La Moyenne entreprise(ME):entre 50 et 249  salariés, avec soit un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d'euros par an, soit un total bilan inférieurà43millionsd'euros.

•La Grande entreprise emploie 250 salariés et plus. Son chiffre d'affaires  annuel  est supérieur ou égal à 50 millions d'euros et son total bilan est supérieur ou égal à 43millions d'euros.

Les grandes entreprises sont généralement organisées en groupes industriels, formés par le jeu de la concentration du capital au fur et à mesure de la croissance externe des entreprises. Une  entreprise concentre son capital, dans une branche ou un secteur donné,  en absorbant le capital d’une autre entreprise ou en fusionnant avec elle.

La concentration revêt trois formes différentes :

-       La concentration horizontale réunit des entreprises qui réalisent le ou les mêmes produits. C’est notamment le cas lorsqu’une banque, une société d’assurance ou une entreprise pétrolière  absorbe le capital d’une autre banque ou une autre société d’assurance ou une autre société pétrolière.

-       La concentration verticale (ou intégration) se caractérise par la réunion d’entreprises dont les activités se situent à des stades différents d’une même filière de production. Par exemple, une semoulerie-minoterie  prend le contrôle d’une boulangerie, d’une exploitation céréalière ou d’une entreprise spécialisée dans la distribution de pain.

-       La concentration par diversification (ou concentration conglomérale) réunit des entreprises dont les activités n’ont rien de commun d’un point de vue technique, dans un souci de diversification afin de réduire les risques. C’est le cas, en Algérie, du groupe CEVITAL qui investit dans branches d’activité aussi diverses que les huiles de table, le sucre, la verrerie et la concession automobile.

                  Les groupes industriels sont  une entité économique réelle, mais  n’ont  pas d’existence juridique et n’ont donc pas de personnalité morale. Seules les filiales qui les composent en sont dotées. On appelle filiale une entreprise dont le capital social est contrôlé à plus de 50% par un groupe industriel appelé Société-mère. Ainsi, un groupe industriel est défini comme un ensemble d’entreprises dont les principales décisions ou les grandes orientations stratégiques sont, ou peuvent être, coordonnées par un même centre de décisions.

Enfin, un groupe industriel peut évoluer et devenir une firme multinationale. Celle-ci est une entreprise qui possède ou contrôle plusieurs filiales de production dans plusieurs pays. Elle est constituée d’une Société-mère qui a son siège et ses organes décisionnels dans un pays (généralement développé) et de filiales dépendantes qui exécutent les stratégies imprimées par la Société-mère

 

3. Facteurs de production :

 Pour fabriquer des biens et des services, l’entreprise doit combiner différents facteurs de production appelés aussi « inputs » ou bien les « entrées » :

3.1. Ressources naturels

- énergies: gasoil, essence, charbon, électricité,…

- matières premières: minerais, sable, eau, arbres,…

- inputs gratuits: air, soleil, eau de pluie,...

3.2.  Le capital :

On distingue le capital fixe et le capital technique :

3.2.1. Le capital fixe :

    Le capital fixe est constitué par la partie du capital constant qui conserve sa forme et son usage après le déroulement d’un processus de production. Ainsi, certains éléments du capital constant se mettent en œuvre durant plusieurs processus de production  (bâtiments, machines, …) cela signifie que la valeur du capital avancé est fixée sous la forme de ces éléments du capital constant appelés moyens de travail.

3.2.2. Le capital circulant :

Certains moyens de production qui entrent dans le processus et qui s’y consomment totalement : il s’agit des matières premières qui sont consommés par les machines. De ce fait les matières premières ne conservent pas leurs formes d’usage de départ et il faudra les renouveler à chaque fois qu’ils sont absorbés par le processus de production.

3.3. Les ressources humaines ou force de travail:

La force de travail que le producteur achète pour une durée déterminée, une fois incorporée au processus de production, elle transfère non seulement sa propre valeur mais aussi un excédent de valeur appelé plus-value. Le producteur doit renouveler constamment  l’achat de cette force de travail dans le marché de travail où les ménages offrent leur travail contre de la monnaie.

Voici en général les facteurs de production qui servent d’entrées dans l’entreprise pour avoir des biens et services (sorties) finis prêt à être offert sur le marché.

3.4. Le progrès technique :

D’après Robert SOLOW il y a un autre facteur de production qui est le progrès technique.

Le progrès technique peut se définir comme l’application de nouvelles techniques par l’entreprise pour améliorer les modalités de production ou créer des produits nouveaux. L’utilisation du progrès technique permet à l’entreprise d’accroitre sa productivité.